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Documenta 12, Kassel
 
lieu / location: Kassel, Allemagne
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année / year: 2006
catégorie / type: culture
état / status: built / réalisé
surface / size: 12 000 m2
client: Documenta
coût / cost: 1 M€ HT/net (2006)
 
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The Documenta of Kassel, one of the world’s most important contemporary art exhibitions, was founded in 1955. It is held every five years, in the summer. It lasts 100 days.
For the 12th edition, in response to the curator’s wish to provide more space for works and the public, we proposed installing a temporary exhibition pavilion in the park of the Orangerie, on the Karlsaue.

It takes over the park below the city, taking advantage of its freshness.

The temporary Karlsaue pavilion is composed of a structure made up of prefabricated greenhouses covering 12,000 m2 [129,170 sq. ft.], with a transparent shell in plastic film, a simple and light, reliable and economical construction system creating a minimal shell.

Added to the Documenta’s reference buildings – the Fridericianum, the Documenta Halle, the Neue Galerie –, this new space makes it possible to double the available floor space to spread out the works in the existing buildings and to widen the path between the exhibition sites.

The 20 m x 9.6 m [66 ft. x 31.5 ft.] greenhouse modules are not installed like a parallelepiped but in a more splintered form that creates intermediate spaces.
Their transparency permits a close relationship with the city and the very beautiful surrounding landscape: the exhibition is more accessible and it is not cut off from outside life.
Art is protected, desacralized, it is not placed in a sanctuary.

The greenhouse is neither a simple formal object nor a systematic element in our architecture. It is the minimum, most elegant system that we know, able to be used and to transform the exterior climate to make it livable (for people as well as the artworks).

It is an open system. Its specificity is its lightness.

The space is transparent and luminous but it is capable of being itself very subtly adapted. The light and air are natural, filtered, sifted, if necessary. All the walls can be concealed by a set of horizontal and vertical curtains, from inside and outside, depending on the sunlight, but also the amount of light wanted for each work. It is a flexible and precise space where all the conditions required for presenting the works can be created.

More space also means a less rigid allocation of the space, more suppleness of appropriation, spaces for circulating around larger pieces, for reflection, discussion and contestation.
The objective is to allow a dialogue between the visitors and the works as well as between the visitors concerning the works.

The project was carried out by Documenta with, against our will, heavy and costly modifications that deformed the very meaning of the project (air-conditioning, total concealment, closing) yielding to the pressure of the conventional and “insurable” conditions of presenting the works, and negative or catastrophic reflexes that brought up a heat wave, bitter cold, floods, etc. The heavy system used would not have resisted these conditions either.

This in contradiction with the intentions stated by the curator in the preliminary discussions about the project, on the necessary lightness, on the desire to do things differently.

Nevertheless, the installation showed the capacity of greenhouses to create a large and beautiful exhibition space for contemporary art.

In the spirit of cost savings, the greenhouses should be recycled after the Documenta. A re-utilisation on the site for a Mulhouse-type housing operation was planned.
La Documenta de Kassel, une des plus importantes expositions d’art contemporain, existe depuis 1955. Elle a lieu tous les cinq ans. Elle dure cent jours, en été.
Pour la douzième édition, en réponse au souhait du commissaire de donner plus de place aux œuvres et au public, nous proposons d’installer un pavillon d’exposition éphémère dans le parc de l’orangerie, sur la Karlsaue.

Il investit le parc en contrebas de la ville, en profitant de sa fraîcheur.

Le pavillon temporaire de la Karlsaue est constitué d’une structure de serres horticoles préfabriquées, sur 12 000 m2, avec une enveloppe transparente en film plastique, système constructif simple et léger, fiable, économique, créant une enveloppe minimale.

S’ajoutant aux bâtiments de référence de la Documenta : le Fridericianum, la Documenta Halle, la Neue Galerie, ce nouvel espace permet de doubler la surface disponible pour desserrer les œuvres dans les bâtiments existants et élargir le parcours entre les lieux d’exposition.

Les modules de serres de 20 m par 9,60 m sont implantés non comme un parallélépipède mais sous une forme plus éclatée qui crée des espaces intermédiaires.
Leur transparence permet un rapport étroit avec la ville et le très beau paysage environnant : l’exposition est plus accessible et elle n’est pas coupée de la vie extérieure.
L’art est protégé, désacralisé, il n’est pas placé dans un sanctuaire.

La serre n’est ni un simple objet formel ni un élément systématique de notre architecture.
Elle est le dispositif minimum, le plus élégant que nous connaissons, capable d’utiliser et transformer le climat extérieur pour le rendre habitable (pour les gens comme pour les œuvres)

C’est un système ouvert. Sa spécificité est sa légèreté.

L’espace est transparent et lumineux mais il est capable de s’adapter très finement. La lumière et l’air sont naturels, filtrés, tamisés, si besoin. Toutes les parois sont occultables par un jeu de rideaux horizontaux et verticaux, à l’intérieur et à l’extérieur, en fonction de l’ensoleillement, mais aussi du degré de lumière souhaité pour chaque œuvre. C’est un espace flexible et précis où l’on peut créer toutes les conditions nécessaires à la présentation des œuvres.

Plus d’espace signifie aussi une affectation moins rigide de l’espace, une plus grande souplesse d’appropriation, des espaces de circulation autour des œuvres plus larges, pour la réflexion, la discussion et la contestation.
L’objectif est de permettre un dialogue entre les visiteurs et les œuvres ainsi qu’entre les visiteurs à propos des œuvres.

Le projet a été réalisé par la Documenta avec, contre notre gré, des modifications lourdes et coûteuses qui ont détourné le sens même du projet (climatisation, occultation totale, fermeture), en cédant à la pression des conditions conventionnelles et « assurables » de présentation des œuvres et à des réflexes négatifs ou catastrophistes invoquant canicule, grand froid, inondation, etc. Le dispositif lourd mis en place n’y aurait pas non plus résisté.

Ceci en contradiction avec les intentions énoncées par le commissaire dans les discussions préalables au projet, sur la nécessaire légèreté, sur l’envie de faire autrement.

L’installation a montré quand même montré la capacité des serres à créer un grand et bel espace d’exposition pour l’art contemporain.

Dans une logique économique, les serres devaient être recyclées après la Documenta. Il était prévu un réutilisation sur place pour une opération de logements de type Mulhouse.